Géopolitique le mardi de 10h à 11h30
SESSION 87 – Géopolitique – FEVRIER 2025 – MAI 2025
Le Moyen-Orient dans toute sa complexité, entre guerre et paix ?
Cycle de 10 conférences
Cycle présenté et coordonné par Alain Dieckhoff, Directeur de recherche au CERI Sciences Po Paris, CNRS, avec la participation de différents conférenciers
Ce cycle de conférences analysera la stratégie et le positionnement des principaux acteurs de la région moyen orientale et mettra en perspective des problématiques globales sur la place du Moyen-Orient dans les affaires internationales.
10 Géopolitique le mardi de 10h à 11h30
Salle Rossini, Eglise Notre-Dame de Grâce de Passy,
8 bis rue de l’Annonciation 75016 Paris.
Dates et thèmes
Alain Dieckhoff, Directeur de recherche au CERI, Sciences Po Paris, CNRS
Cette conférence introductive s'attachera à mettre en avant les caractéristiques essentielles (religieuses, sociales, politiques…) de ce vaste espace géographique qui va de l’Egypte à l’Iran/Afghanistan et de la Turquie à l’Arabie.
S’inspirant d’un modèle occidental considéré comme meilleur pour sa modernisation, la Turquie fut longtemps indifférente à cette région orientale. C’est l’arrivée au pouvoir de l’ AKP en 2002 qui incite la Turquie à développer une vraie politique pour le Proche Orient ; elle renforce ses liens économiques, politiques et même culturels et religieux, en se dotant d’un soft power.
Cet investissement turc au Proche Orient a semblé porter ses fruits. En effet les printemps arabes, en facilitant l’accès au pouvoir de formations politiques s’inspirant du modèle AKP, ont permis à la Turquie de devenir un acteur clé au Moyen Orient. Aborder les ambitions et les difficultés de la politique turque au Proche Orient dans ses grandes lignes sera l’objectif principal de cette conférence
Alain Dieckhoff, Directeur de recherche au CERI Sciences Po Paris, CNRS
La violence qui s'est déchaînée au Proche-Orient depuis octobre 2023 ne peut que laisser penser que le conflit israélo-palestinien ne connaîtra jamais de fin. Notre objectif sera d'appréhender les facteurs qui entretiennent la conflictualité et empêchent toute solution équitable de prendre forme. Une attention particulière sera donnée à la politisation du religieux.
Maya Kandel, Chercheuse indépendante, associée à l’Université Sorbonne Nouvelle, consultante analyse et prospective, spécialiste des Etats-Unis
Après quelques éléments de cadrage historique, la conférence sera centrée sur les administrations récentes, Trump puis Biden, avec l'importance de la relation avec Israël d'une part, l'Iran d'autre part, puis ce que change la guerre à Gaza depuis le 7 octobre 2023. Comment ce conflit s'inscrit dans la recomposition des relations internationales et en particulier le resserrement de l'axe des adversaires et les interactions avec le conflit en Ukraine. La dimension "guerre des récits" importante dans ce contexte sera abordée ainsi que les interactions entre politique intérieure et politique étrangère aux Etats-Unis.
La conférence s’achèvera par quelques éléments prospectifs sur la nouvelle administration Trump alors installée depuis plus d'un mois.
Quelle est la position de chacun des deux pays dans le contexte de la guerre régional en cours ? Dans l’hypothèse d’un achèvement de cette guerre, quels sont les avenirs possibles ? Quelle est la nature des relations syro-libanaises, sujet permanent et qui sera, sans doute, de retour sur le devant de la scène dans la période à venir : quelles frontières, quel sort pour les réfugiés, position par rapport au Hezbollah et à l’Iran ?
Cette conférence proposera une analyse des pays du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Koweït, Bahreïn, Qatar, Emirats arabes unis, Oman) comme nouveaux acteurs des relations internationales. Longtemps, seule l'Arabie saoudite avait le pouvoir de peser dans le jeu diplomatique international. Depuis les années 2000, d'autres pays du Golfe jouent un rôle majeur : le Qatar, les Emirats arabes unis mais aussi Oman. Quels sont les ressorts de leur influence ? Quelles positions prennent-ils sur les grands enjeux régionaux (conflit israélo-palestinien, relations avec l'Iran, islamisme) ?
Le retrait de l’administration Trump I de l’accord sur le nucléaire iranien, en mai 2018, a profondément affecté la République islamique d’Iran. À l’intérieur, on a observé un resserrement du régime autour de noyaux de fidèles. S’accommodant d’une situation de minorité politique sur son propre territoire, la « régence du légiste » (veláyat-e faqih) du guide suprême Khamenei y a trouvé un vecteur de ré-idéologisation. À l’international, où Gardiens de la révolution et diplomates de la RII agissent de conserve, le ressourcement révolutionnaire est allé de pair avec une re-confessionnalisation de la grande stratégie iranienne, nourrie de soft war étatsunienne. Non limitée à un « arc chiite » mais de nouveau panislamique, cette dernière alimente une instabilité régionale favorable aux renversements d’alliances (comme avec l’Arabie saoudite, pendant l’année 2024) — non sans tenter de faire avancer ses pions en dépit de revers à Gaza et au Liban, dans l’attente d’un retour annoncé de DAESH mais aussi d’une administration Trump II.
L'objectif est d'analyser les transformations politiques au Moyen-Orient : autoritarisme des gouvernements, dislocation des Etats, islamismes et autres populismes identitaires, à la lumière des caractéristiques économiques des pays en question et de leur place dans l'économie mondiale.
Dans la nouvelle guerre froide qui se dessine, le Moyen-Orient est-il ou sera-t-il un "théâtre d'affrontement" entre les grandes puissances ? Quels sont les rôles de la Russie et de la Chine dans la région ? De nouvelles alliances sont-elles en train de s'y forger ? Comment s'y positionnent les autres acteurs asiatiques tels que l'Inde, le Pakistan ? Comment les guerres du Moyen-Orient impactent-elles le monde ? Et quelles seraient les conséquences pour le monde si l'Iran devait se doter de l'arme nucléaire ?
Peut-on parler de paix au Moyen-Orient ? Alors que les conflits et les violences marquent l’actualité moyen-orientale, il peut sembler contre-intuitif, voire naïf, de réfléchir à l’existence de dynamiques pacifiques dans la région. Pourtant, conflits et négociations ne s’opposent pas terme à terme, et les lieux où l’on cherche à contenir la violence sont plus variés qu’on ne croit. Il s’agira alors de rendre compte des acteurs engagés dans ces processus, et des arènes (comme l’ONU), on l’on tente aussi, depuis des décennies, de contrer les dynamiques guerrières
Session en cours
SESSION 86 – Géopolitique – OCTOBRE 2024 – JANVIER 2025
Quels nouveaux pôles de puissance dans le monde aujourd’hui
Cycle présenté et coordonné par Nicole Gnesotto
Dates et thèmes
Nicole Gnesotto, Vice-présidente de l’Institut Jacques Delors
Après les élections de juin 2024, l’Union européenne a désormais une équipe et une liste de priorités pour les cinq prochaines années. Quels sont les nouveaux rapports de force au sein de l’UE ? La France et l’Allemagne continueront elles à être le moteur de l’Europe ? La montée des populistes dans de grands pays membres constitue-t-elle un handicap pour la mise en œuvre des politiques ? Quelles perspectives pour l’élargissement à l’Ukraine ? L’UE aura-t-elle un budget suffisant pour financer toutes ses priorités, numériques, industrielles, technologiques, stratégiques ? Les questions sont multiples, sans parler de la redéfinition nécessaire des relations transatlantiques.